Voyager à Cuba en Français

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TRINIDAD : BIJOU DES CARAÏBES

Fondée en 1514 par Diego Velázquez de Cuéllar sous le nom de Villa de la Santísima Trinidad, la ville de Trinidad s’inscrit parmi les plus anciennes fondations espagnoles du Nouveau Monde. Située entre les montagnes de l’Escambray et la mer des Caraïbes, elle fut d’abord un modeste hameau indigène avant de devenir un carrefour stratégique pour les expéditions vers le Mexique, notamment celle d’Hernán Cortés.

Au XVIIIe siècle, Trinidad connut un essor fulgurant grâce à l’exploitation de la canne à sucre. La vallée de Los Ingenios, située à quelques kilomètres de la ville, devint le théâtre d’une intense activité agro-industrielle. Composée de trois vallées — San Luis, Santa Rosa et Meyer — elle abritait plus de cinquante moulins à sucre, alimentés par une main-d’œuvre esclave venue d’Afrique. À son apogée, la vallée produisait jusqu’à 80 000 tonnes de sucre par an. Cette prospérité transforma Trinidad en une cité opulente, parsemée de palais somptueux, tels que le Palacio Brunet ou le Palacio Cantero, témoins de la richesse des familles patriciennes comme les Iznaga, Borrell ou Cantero.

Ces dynasties aristocratiques, souvent issues de la péninsule ibérique, consolidèrent leur pouvoir économique et social par le biais du commerce sucrier, mais aussi par des alliances matrimoniales et des investissements dans les infrastructures urbaines. Leurs demeures, ornées de marbres européens, de ferronneries raffinées et de boiseries sculptées, reflètent une esthétique coloniale mêlant baroque espagnol et néoclassicisme.

Cependant, cette richesse attira également les convoitises. Dès le XVIe siècle, Trinidad fut la cible de corsaires et de pirates, notamment français et anglais, qui écumaient les côtes cubaines à la recherche de butin. Des attaques furent recensées en 1675, 1702 et 1797, causant des ravages dans les églises et les propriétés privées. La population locale, bien que souvent prise au dépourvu, organisa des milices pour repousser ces incursions, marquant ainsi une résistance populaire face aux pillages maritimes.

Parallèlement à ces menaces, la contrefaçon et le commerce illicite se développèrent dans l’ombre du port de Casilda. Des marchandises de contrebande, notamment du sucre et du tabac, transitaient clandestinement vers les colonies voisines, échappant aux contrôles espagnols. Ce phénomène, bien que marginal, contribua à l’économie informelle de la région.

L’architecture coloniale de Trinidad se distingue par sa stratification temporelle. Les édifices du XVIIIe siècle arborent des arcs en plein cintre, des portes en bois massif et des patios intérieurs, tandis que ceux du XIXe siècle adoptent des lignes plus rectilignes, des balcons en fer forgé et des façades aux couleurs pastel. Cette diversité stylistique confère à la ville une atmosphère unique, figée dans le temps, que l’UNESCO a reconnu en 1988 en inscrivant Trinidad et la vallée de Los Ingenios au patrimoine mondial de l’humanité.

Aujourd’hui, Trinidad demeure un joyau colonial, où l’histoire, la culture et l’élégance se conjuguent pour offrir aux visiteurs une immersion rare dans le passé caribéen. C’est une destination prisée par les amateurs d’art, d’histoire et de raffinement, qui y trouvent un écho à leur quête d’authenticité et de beauté intemporelle.

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FONDATION DE LA HAVANE

Il est impossible, aujourd’hui, de trouver des documents sur « la première fondation » de la ville. Ils se sont perdus dans les diverses transformations vécues par la ville. Souvent aussi à cause de nombreux feux, suite à des assauts de corsaires et pirates. D’après les chroniqueurs d’Indes, LA HAVANE a été fondée à 50 km au sud de son emplacement actuel.

Cela à l’embouchure du fleuve Onicajinal, appelé aujourd’hui Mayabeque. Le nom La Habana était déjà utilisé par les aborigènes pour signifier l’appartenance de ces territoires au Cacique Habaguanex.

Ce premier établissement a eu lieu en 1514 par le conquistador Don Pánfilo de Narváez. Nous savons que le nom de la ville a été depuis le début San Cristóbal, à l’honneur du grand Amiral. 

À l’estuaire de l’Onicajinal, on n’avait pas très bien respecté les normes établies par la Couronne espagnole concernant les caractéristiques des endroits adéquats à la fondation de villes dans le nouveau monde. À cause de cela les habitants étaient en permanence tourmentés par des insectes et d’autres fléaux typiques des zones marécageuses. Les épidémies, étant partie de la vie quotidienne, décimaient la population en permanence et aucune possibilité d’essor n’était pas envisageable, même si les conditions de navigation pour le commerce maritime étaient optimales.

Les conquistadores savaient que les terrains autour de l’embouchure du fleuve Almendares, sur la côte nord n’était pas meilleures. Pourtant, quelques années auparavant, Don Sebastián de Ocampo, en navigant autour de Cuba pour se rassurer de sa condition d’île, était arrivé au port de Carenas, où il a pris refuge, il a fait réparer et ravitailler son bateau et dans les dites chroniques,  décrit l´endroit comme « …parfait pour la fondation d´une ville, avec son port naturellement protégé par les conditions d’accès très particulières, à cause de la longueur et l’étroitesse du canal d’entrée… ». Les avis de de Ocampo, recueillis dans ses chroniques, ont été pris en considération et finalement, le 16 novembre 1519, avec la première réunion du gouvernement et la célébration de la première messe, La Havane fut fondée sur les lieux où elle resterait jusqu’à nos jours.